En tendant la main à son homologue rwandais Paul Kagame, le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a surpris la scène diplomatique régionale. Ce geste, perçu par certains comme une ouverture inattendue, relève en réalité d’une stratégie politique mûrement réfléchie.
Depuis plusieurs mois, Kigali tentait de présenter Kinshasa comme l’obstacle fondamental au retour de la paix dans la région des Grands Lacs, en liant certaines coopérations économiques à des conditions diplomatiques. En réagissant avec prudence, fermeté et intelligence, le président congolais a réussi à déjouer ce scénario et à replacer la République démocratique du Congo dans une position morale et diplomatique forte.
En prenant cette initiative du dialogue, Félix Tshisekedi démontre la volonté du gouvernement congolais de privilégier la voie pacifique, tout en exposant la responsabilité de ceux qui alimentent l’instabilité régionale. Loin d’être un signe de faiblesse, cette démarche traduit une maîtrise des équilibres géopolitiques et une anticipation stratégique rare dans la région.
Cette approche replace la RDC dans son rôle de puissance de stabilité, cherchant à consolider la paix sans renoncer à la défense de sa souveraineté. Désormais, l’initiative congolaise oblige Kigali à se positionner clairement : soit répondre favorablement à la main tendue, soit assumer, devant la communauté internationale, la responsabilité d’un éventuel blocage diplomatique.
Cet acte est d’ailleurs qualifié par de nombreux observateurs comme une manœuvre qui renforce l’image d’un président congolais pragmatique, capable d’allier fermeté nationale et ouverture régionale. Il marque également une étape importante dans la redéfinition des rapports de force entre les pays de la région des Grands Lacs, où la diplomatie de Kinshasa semble désormais reprendre l’avantage.
Abdoul Madjid KOYAKELE
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