Sud-Ubangi – La décision de la Cour constitutionnelle tombée ce jeudi 29 mai 2025 a résonné comme une victoire populaire : le député provincial Polycarpe TOBALIBI TOBOMBEMBE, invalidé en novembre dernier, est officiellement réhabilité, à l’instar de quatre autres élus du Sud-Ubangi. Dans son fief de Kungu-Centre, la population a célébré l’événement avec ferveur, dénonçant ce qu’elle considère comme une injustice politique désormais corrigée.
Après plus de six mois d’attente, la plus haute juridiction du pays a tranché en faveur des requérants, déboutant ainsi la décision controversée de l’Assemblée provinciale, rendue le 13 novembre 2024. La nouvelle a aussitôt déclenché une vague de réjouissances dans les bastions électoraux des députés réhabilités, en particulier à Kungu-Centre, où la base de Polycarpe TOBALIBI a organisé un impressionnant « footing de la victoire ».
Au micro de Focus Actualité, plusieurs manifestants ont exprimé leur soulagement, mais aussi leur colère contre ce qu’ils qualifient de manipulation politique orchestrée par certains membres de l’organe délibérant.
« Où a-t-on vu qu’une liste avec 8.737 voix prime sur celle de 11.226 voix ? Individuellement, Dydo n’avait que 3.033 voix, alors que Poly en avait 3.798. La CENI a bien fait son travail ! Nos frères cherchent des postes en discréditant ceux qui ont été choisis par le peuple ! », déclare un habitant.
« C’est le peuple qui décide. Nous sommes en démocratie. Depuis quand des députés s’arrogent le droit d’invalider ou de valider leurs collègues en écartant les résultats officiels de la CENI ? », renchérit une manifestante.
Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien affluent pour saluer à la fois la détermination du plus jeune député du Sud-Ubangi et la rigueur de la Cour constitutionnelle, perçue comme une instance indépendante ayant su faire prévaloir la justice.
Cependant, cette décision ne marque pas la fin de la crise institutionnelle dans la province. Les plénières de l’Assemblée provinciale demeurent suspendues, dans un contexte tendu où certains députés contestent l’élection du nouveau président de l’organe délibérant. Plusieurs autres membres de l’Assemblée sont également visés par des procédures judiciaires en cours.
Nestard ESSELE