De mythe à la réalité, le gouvernement provincial du Sud-Ubangi se taille le luxe de manipuler l'opinion publique, commençant par contraindre la liberté de presse. La radio télévision Gemena 1, jugée nuisible à la personnalité du gouverneur, est fermée le mardi 05 août 2025, jusqu'à preuve du contraire, par le ministère provincial de communication et médias.
Dans une note adressée au directeur de ladite station radio, la ministre de tutelle Marie-Thérèse TONTWA BETE motive cette mesure en rappellant le communiqué officiel ''portant suspension de l'église Phoenix tabernacle dans la ville de Gemena'' et souligne ''qu'il a été signalé à toutes les radios l'interdiction d'animer une quelconque émission se rapportant aux activités de l'église précitée''.
Elle reproche à la RTG1 d'avoir évoqué ce point dans un entretien médiatique et injurié le gouverneur de la province sans retenue.
<< Curieusesement, votre radio a animé une émission en direct avec Joseph MAGBAKA (ex-ministre et député provincial honoraire) à partir de Kinshasa le jeudi 31 juillet 2025 à 10 heure où le gouverneur a été copieusement injurié et traiter de tout le mot >>, lit-on dans cette lettre.
En prenant cette mesure sévère mais controversée, l'exécutif provincial est allé plus loin faire allusion ''aux crimes qu'a eu lieu à la suite des déclarations incitatrices de Radio Mille collines au Rwanda''.
Quant au Chef de programme de la RTG1, Jérémie KIMBUTA, ''cet émission ne contient pas de délit de presse, moins encore atteinte à la vie privée du gouverneur, contrairement aux allégations de son gouvernement''.
De leur part, les chevaliers de la plume et du micro évoluant dans cette partie du pays, tantôt désorganisés ou non soudés, ne font que compter les coups sans entamer une quelconque action.
Ceci intervient dans un contexte politique tendu entre les institutions provinciales. Les tenants du pouvoir se déchainent sur l'indépendance de la presse et média mettant ainsi en péril la liberté d'expression et d'opinion pourtant garantie par les lois de la République.
Nestard ESSELE
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