Paul Kagame : la petitesse d’esprit face à la grandeur diplomatique de Félix Tshisekedi

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En marge du Global Gateway Forum tenu à Bruxelles, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a créé la surprise diplomatique en tendant la main à son homologue rwandais Paul Kagame.

Un geste que beaucoup ont interprété comme une ouverture pacifique, mais qui, à bien y regarder, révèle une manœuvre diplomatique parfaitement calculée.

« Je prends à témoin ce forum, et à travers lui le monde entier, pour vous tendre la main afin que nous fassions la paix des braves. Cela demande que vous donniez l’ordre aux troupes du M23, soutenues par votre pays, d’arrêter cette escalade qui a fait suffisamment de morts… »

Mais la réponse du président rwandais, publiée sur son compte X, a révélé toute la froideur et l’arrogance de son esprit :

 « Si quelqu’un monte en épingle le vacarme d’un tambour vide, c’est son problème ! Mieux vaut l’ignorer ou passer son chemin. »

Cette sortie méprisante a aussitôt embrasé la toile et alimenté un torrent de réactions. Les opposants congolais, souvent en mal d’arguments, se sont empressés de s’en servir pour relancer un discours politique affaibli.

Beaucoup ont confondu la diplomatie d’État avec la rhétorique électorale, opposant le ton de campagne de Tshisekedi au sérieux de sa posture présidentielle à Bruxelles.

Pourtant, derrière cette main tendue se cache une constance diplomatique et stratégique. Depuis le début de la crise, le président Tshisekedi a toujours refusé de dialoguer avec les marionnettes du M23, préférant s’adresser directement au « tireur de ficelles » Paul Kagame. Une position de principe qui a fini par convaincre la communauté internationale : le Rwanda est bel et bien l’agresseur dans ce conflit.

Cette clarté a poussé plusieurs puissances à mettre la pression sur Kigali pour qu’il retire ses troupes et cesse de soutenir les rebelles.

Mais en habile manipulateur, Kagame a réussi à obtenir l’ouverture du processus de Doha, détournant l’attention et relâchant la pression internationale.

Ce déplacement diplomatique, considéré par certains analystes comme une erreur, a effectivement affaibli le processus de Luanda et de Nairobi, jusque-là plus transparents et efficaces.

Face à cet enlisement, l’initiative du président Tshisekedi à Bruxelles prend tout son sens. En s’adressant directement à Kagame, devant le monde entier, il a remis les pendules à l’heure : la paix ne peut venir que d’un dialogue franc entre agresseur et agressé, pas d’un théâtre diplomatique.

La colère du régime rwandais s’explique aussi par le refus de Kinshasa de signer le document instituant le Cadre d’Intégration Économique Régionale (CIER).

Tshisekedi a posé une condition claire : pas d’intégration économique sans paix ni respect de la souveraineté de la RDC. Pour Kigali, une telle signature aurait signifié un affaiblissement de la position congolaise, voire une capitulation tacite.

Dès lors, qualifier le discours de Bruxelles de faiblesse est une lecture superficielle. C’est au contraire une offensive diplomatique maîtrisée, une manière de retourner le piège rwandais tout en consolidant la stature internationale du président congolais.

La diplomatie, dit-on, est l’art de faire la guerre autrement. Tshisekedi vient d’en donner une démonstration éloquente.

La réplique ironique de Kagame, elle, trahit non pas la force, mais la petitesse d’esprit d’un dirigeant de plus en plus isolé face à la montée diplomatique et morale de Kinshasa.

Abdoul Madjid KOYAKELE 



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