Kinshasa : la mobilité urbaine à l’épreuve des décisions gouvernementales

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La capitale congolaise est aujourd’hui confrontée à une crise de mobilité qui perturbe profondément le quotidien de ses habitants.

En effet, circuler dans Kinshasa relève désormais du parcours du combattant :

L'embouteillages monstres, carrefours saturés, taxis anarchiques et une police de circulation visiblement dépassée. Dans ce désordre urbain, les taxi-motos se sont imposés comme une alternative indispensable, permettant à des milliers de Kinois de rejoindre à temps leur travail, l’école ou leurs rendez-vous.

Cependant, lors du dernier Conseil des ministres, le président Félix Tshisekedi a annoncé de nouvelles mesures pour tenter de fluidifier la circulation. Parmi elles, l’interdiction d’accès des taxi-motos au centre-ville.

Or, cette décision, déjà appliquée par le passé sans grand succès, suscite des interrogations. Car si l’État interdit, quelles alternatives propose-t-il à la population ? L’exécutif peine lui-même à garantir un transport en commun efficace, et l’interdiction risque d’étouffer encore plus une population déjà prise au piège.

Certes, la régulation est nécessaire : port du casque, immatriculation des engins, zones de circulation bien délimitées… Mais une interdiction pure et simple, sans solutions viables de remplacement, pourrait au contraire exacerber les frustrations et déclencher des manifestations ou grèves dans la capitale.

Par ailleurs, il sied de signaler que le gouvernement envisage l’appui de l’armée pour gérer la circulation. Une initiative qui peut rassurer dans l’immédiat, mais qui soulève des questions : les militaires sont-ils formés à ce type de mission civile ? Et surtout, seront-ils rémunérés à la hauteur de cette nouvelle responsabilité ? Car recourir systématiquement aux forces armées chaque fois que l’État civil est défaillant ne saurait constituer une solution durable.

Quant aux annonces sur la mise en place d’une signalisation moderne, d’une gestion intelligente des carrefours et de solutions technologiques adaptées, elles paraissent louables. Néanmoins, l’opinion publique s’interroge déjà sur la faisabilité réelle de ces projets et craint, une fois de plus, des “détournements” budgétaires qui viendraient miner la confiance.

Kinshasa a besoin de plus qu’une série de mesures répressives. La capitale a besoin d’une vision claire et structurée de la mobilité urbaine, adaptée à ses réalités démographiques et économiques.

Il est temps que le gouvernement congolais gouverne par anticipation, et non par réaction.

Abdoul Madjid KOYAKELE 



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