RDC : la Cour constitutionnelle prête à élire son nouveau président

Un vent de transition souffle sur la plus haute instance judiciaire de la République Démocratique du Congo. Dans une lettre officielle datée du 16 juin 2025 , le président en exercice de cette haute instance judiciaire du pays, Dieudonné Kamuleta Badibanga, a annoncé la tenue prochaine de l’élection de son successeur. Un moment crucial, tant sur le plan institutionnel que politique.

Conformément à la loi organique du 15 octobre 2013, le président de la Cour est choisi par ses pairs pour un mandat de trois ans, renouvelable une seule fois. Celui de M. Kamuleta élu en 2022 et investi par l’ordonnance présidentielle n°22/064 du 22 juin de la même année arrive à l'échéance ce mois-ci.

La date de l’élection est déjà fixée : ce sera le jeudi, 20 juin 2025 le vote sera en huis clos. C’est à cette occasion que les neuf juges de la Cour constitutionnelle désigneront parmi eux la personnalité appelée à diriger l’institution, mais l'actuel président reste éligible pour un second mandat. Le vainqueur de ce scrutin interne devra ensuite être investi par ordonnance présidentielle pour entrer officiellement en fonction.

Mais au-delà du protocole, c’est tout un plan de l’équilibre institutionnel du pays qui est concerné. Le président de la Cour constitutionnelle est également, de par ses fonctions, président du Conseil supérieur de la magistrature. Une double responsabilité qui fait de lui un acteur central de la régulation démocratique, du contrôle de constitutionnalité des lois et du règlement des contentieux électoraux.

Ce renouvellement intervient dans un contexte où la justice est scrutée de près, tant par la classe politique que par les citoyens. À l’approche des grands rendez-vous institutionnels, la Cour constitutionnelle est plus que jamais attendue dans son rôle d’arbitre impartial, garant des lois et des principes républicains.

Le scrutin du 20 juin ne désignera donc pas seulement un président : il dessinera aussi, en partie, la trajectoire que pourrait prendre la justice congolaise dans les années à venir.

Nestard ESSELE